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Comment nos rythmes chronobiologiques influencent nos émotions... et nos relations ?

  • 10 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 juin

alt="coaching relation à soi et à l’autre"
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1. Introduction

Aujourd’hui, je vous propose d’aborder un sujet qui nous touche tous, souvent sans qu’on s’en rende compte : nos rythmes chronobiologiques.

Vous pensez peut-être que ça ne parle que de sommeil ? Détrompez-vous ! Ces rythmes invisibles orchestrent non seulement nos nuits, mais aussi nos émotions, notre humeur, et même la qualité de nos relations avec les autres.

Pourquoi est-ce que certaines personnes sont grognons le matin, ou que d’autres ont un coup de blues en hiver ? Pourquoi a-t-on parfois du mal à se comprendre en famille ou en couple, simplement parce que nos rythmes ne sont pas synchronisés ?

Dans cette vidéo, je vais vous expliquer, à travers des exemples concrets et des situations du quotidien, comment nos horloges internes influencent notre vie, souvent à notre insu. Installez-vous bien, vous allez peut-être découvrir pourquoi vous (ou vos proches !) réagissez parfois de façon inattendue…

2. Qu’est-ce que les rythmes chronobiologiques ?

Déjà, qu’est-ce que sont les rythmes chronobiologiques ? Ce sont les cycles naturels qui pilotent notre organisme. Ils sont un héritage direct de notre animalité. En effet, ces rythmes ne sont pas propres à l’être humain : on les retrouve chez tous les êtres vivants, des plantes aux animaux, et ils sont issus de millions d’années d’évolution. Ce sont eux qui nous permettent de nous adapter à notre environnement, par exemple à l’alternance du jour et de la nuit ou aux changements de saisons. On en distingue trois types principaux :

Les rythmes circadiens (environ 24h) : c’est le plus connu, il régit notre sommeil, notre température corporelle ou encore notre vigilance. Il correspond à cette sensation d’être en forme le matin, puis de piquer du nez en début d’après-midi, même après un bon café !

Les rythmes ultradiens (moins de 24h) : ce sont par exemple les cycles de 90 à 120 minutes qui rythment notre sommeil paradoxal ou nos phases de concentration dans la journée. Il permet de rester concentré pendant 1h30 avant de ressentir le besoin de faire une pause. C’est pour ça que la méthode Pomodoro (25 min de travail, 5 min de pause) marche si bien !

Les rythmes infradiens (plus de 24h) : on pense ici au cycle menstruel (28 jours en moyenne) chez les femmes. Mais c’est aussi la baisse d’énergie que nous pouvons ressentir en hiver, liée au manque de lumière : ce qu’on appelle la dépression saisonnière.

Je vous propose dans la suite de cette vidéo de nous concentrer sur le rythme circadien ! Pourquoi?

Parce que c’est le chef d’orchestre ! Il influence directement les autres rythmes. Par exemple, une perturbation du cycle jour/nuit (comme le travail de nuit) peut dérégler le cycle menstruel ou les phases de sommeil profond.

Vous l’aurez compris, nos rythmes biologiques sont donc une véritable expression de notre animalité : ils témoignent de notre appartenance au monde vivant et de notre adaptation, tout comme les autres espèces, aux cycles naturels de l’univers.

3. Comment ces rythmes influencent nos émotions ?

Alors, comment ces rythmes influencent nos émotions ? Ce qui est fascinant, c’est que nos émotions suivent ces rythmes. Nos hormones, qui jouent un rôle clé dans la gestion du stress ou de l’humeur, varient au fil de la journée et du mois.

Prenons un exemple très concret : le cycle menstruel chez les femmes. Sur environ 28 jours, les taux d’hormones comme les œstrogènes et la progestérone montent et descendent. Juste avant les règles, beaucoup de femmes ressentent plus d’irritabilité, de fatigue, voire de tristesse : c’est le fameux syndrome prémenstruel. À l’inverse, autour de l’ovulation, on observe souvent un regain d’énergie, une humeur plus positive et une plus grande envie de sociabiliser. Ces variations sont naturelles, mais elles influencent directement la façon dont on se sent… et dont on interagit avec les autres.

Autre exemple : après une mauvaise nuit, on est tous plus susceptibles, moins patients, et on gère moins bien les petits tracas du quotidien. Ce n’est pas de la faiblesse : c’est simplement que le manque de sommeil dérègle notre horloge interne et rend la régulation émotionnelle plus difficile.

4. Quel impact sur nos relations avec les autres ?

Quand nos rythmes biologiques sont perturbés, c’est toute notre vie sociale qui peut en pâtir. Imaginez une personne qui travaille de nuit ou en horaires décalés : elle aura souvent du mal à synchroniser ses moments de repos et d’activité avec ceux de ses proches. Résultat, elle peut se sentir isolée, moins disponible, et parfois même incomprise. Les tensions peuvent alors s’installer dans le couple, la famille ou avec les amis, simplement parce que les rythmes ne sont plus alignés.

Un autre exemple très parlant concerne les adolescents. À la puberté, leur horloge biologique se décale naturellement : ils ont tendance à s’endormir plus tard et à avoir besoin de dormir plus longtemps le matin. Cela crée souvent des conflits avec les parents, qui pensent qu’ils sont paresseux ou désorganisés, alors qu’il s’agit d’un phénomène biologique normal.

Même au sein d’une famille, le fait de partager les repas à heure fixe joue un rôle de synchroniseur social. Quand chacun mange à des horaires différents, on se croise moins, on échange moins, et la qualité des relations peut en souffrir.

5. Pourquoi c’est important d’en tenir compte ?

Comprendre et respecter ces rythmes, c’est se donner la chance d’être plus en phase avec soi-même et avec les autres. Certaines études montrent que rétablir un rythme de vie plus régulier, notamment en ce qui concerne le sommeil et les repas, améliore la stabilité émotionnelle et la qualité des relations. C’est d’ailleurs une des bases de certaines psychothérapies, qui utilisent la régulation des rythmes sociaux pour prévenir les rechutes dépressives.

6. Quelques conseils pour mieux vivre avec ses rythmes

Si vous sentez que vos émotions ou vos relations sont en dents de scie, essayez de mettre en place des petits rituels comme respecter des horaires réguliers de sommeil et de repas. Vous pouvez aussi vous exposez à la lumière naturelle, surtout le matin, pour bien « recaler » votre horloge interne. Et surtout, soyez indulgent avec vous-même et avec les autres lors des périodes de fatigue, de stress ou de bouleversements hormonaux. Parfois, il suffit de comprendre que ce n’est pas « contre » les autres, mais simplement une question de rythme.

7. Conclusion

Nos rythmes biologiques sont de véritables chefs d’orchestre de nos émotions et de nos relations. Les comprendre, c’est mieux se comprendre soi-même, mais aussi mieux comprendre les réactions de ceux qui nous entourent.

8. Sources

Institut National du Sommeil et de la Vigilance. (n.d.). Les rythmes du sommeil. Consulté sur https://institut-sommeil-vigilance.org

INSERM. (2021). Horloges biologiques et santé. Consulté sur https://www.inserm.fr/dossier/horloges-biologiques-et-sante/

Terman, M., & Terman, J. S. (2005). Light therapy for seasonal and nonseasonal depression: Efficacy, protocol, safety, and side effects. CNS Spectrums, 10(8), 647-663. https://doi.org/10.1017/S1092852900019612

Chung, S., Son, G. H., & Kim, K. (2011). Circadian rhythm of adrenal glucocorticoid: Its regulation and clinical implications. Biochimica et Biophysica Acta (BBA) - Molecular Basis of Disease, 1812(5), 581-591. https://doi.org/10.1016/j.bbadis.2011.02.003

Nobel Prize. (2017). The Nobel Prize in Physiology or Medicine 2017. Press release. Consulté sur https://www.nobelprize.org/prizes/medicine/2017/press-release/

Carskadon, M. A., & Acebo, C. (2002). Regulation of sleepiness in adolescents: Update, insights, and speculation. Sleep, 25(6), 606-614. https://doi.org/10.1093/sleep/25.6.606

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